A Paris, la cité Argentine bénéficie actuellement d’une profonde restructuration mêlant la réhabilitation de logements avec la création de nouveaux appartements et, patrimoine classé oblige, un intense travail de valorisation de ses éléments patrimoniaux.
Paris Habitat achève la réhabilitation de 31 logements, et la création de 2 nouveaux en lieu et place d’anciens bureaux, dans un immeuble inscrit aux Monuments historiques dans le 16e arrondissement de Paris, au 111 avenue Victor Hugo. Un quartier très cossu donc et un bâtiment non moins remarquable avec sa structure métallique ajourée en volutes et ornements façon Art nouveau, et sa façade de brique décorées de céramiques vernissées. La Cité Argentine a été construite entre 1904 et 1907 par les architectes Henri Sauvage et Charles Sarazin, selon la technique dite ‘’en pans de fer’’. Un procédé rapidement abandonné par la suite du fait de la pénurie d’acier due à la Première Guerre mondiale, et au manque de résistance au feu du matériau.
L’ensemble a la forme d’un U : il comptait au départ 31 logements, dont 10 sur façade R+7. Le porche d’entrée s’ouvre sur une charmante galerie commerciale de 2 niveaux surmontée d’une verrière, le long de deux ailes qui abritent 20 logements en duplex, entièrement réhabilités.
L’immeuble appartenait jusqu’en 2013 à Groupama qui louait logements et bureaux. « Dès que Paris Habitat en a fait l’acquisition, il a souhaité l’inscrire aux Monuments historiques », explique Emilie Tisserand, chargée de programme pour le bailleur. L’inscription s’est faite au cours de l’étude, car les architectes retenus pour réaliser la réhabilitation ont commencé le travail en 2013. »
L’enjeu était triple : « sécuriser l’ensemble contre le feu ; réaliser des logements et en créer de nouveaux ; et assurer une réhabilitation patrimoniale de qualité », liste Denis Bernard, architecte mandataire du groupement de maîtrise d’œuvre chargé de l’opération. Les petits duplex de 25 m² étaient liés autrefois aux boutiques : le magasin était situé au RDC, les espaces de stockage à la cave et au 2e étage, les logements des commerçants au-dessus… Les accès ont dû être repensés et même s’ils semblent petits à l’aune des normes actuelles, leurs 25 m² , desservis par un superbe escalier en bois hélicoïdal, sont d’un charme incontestable.
La verrière de la galerie commerciale posait des difficultés en cas d’incendie. Il a fallu la reconstruire intégralement et lui adjoindre un (très coûteux) système de sprinklers relié au réseau d’eau de la ville et augmenter le volume des canalisations. Le branchement d’eau à lui tout seul a coûté 500 000 €.
L’opération affiche un coût global de 6,9 M€. La livraison des logements est prévue fin avril. Le GIE Paris Commerce (1) est chargé de trouver des locataires pour la galerie commerciale. A.F.
* GIE qui regroupe trois bailleurs sociaux de la Ville de Paris : Paris Habitat, RIVP et Elogie-Siemp.