Pour éviter la constitution de squats dans des immeubles vacants promis à la démolition ou à la réhabilitation, des organismes pratiquent la ‘’protection par occupation’’. L’occupation temporaire la plus visible est celle faite par des artistes, comme la SA Hlm de l’Oise l’a pratiqué à Beauvais (voir AH du 30 novembre 2020), Baie de Somme Habitat à Abbeville (voir AH du 30 juin 2021) ou encore Domofrance à Cenon (voir AH du 15 juillet 2021). Érilia s’apprête à tenter l’aventure dans deux logements vacants à Rieux-la-Pape.
L’ESH filiale du groupe Habitat en Région pratique aussi la ‘’protection par occupation’’ en accueillant, en partenariat avec des associations locales, des centres d’hébergement temporaires, à Marseille notamment. Elle s’est également lancée dans la résidence temporaire avec deux bâtiments dont elle a confié la gestion à la société VPS qui, après 25 ans d’expérience dans la sécurisation du patrimoine vacant avec des prestations classiques (portes et panneaux blindés, vidéosurveillance, gardiennage, système de détection intrusion…), a créé il y a un an une filiale dédiée. La première résidence temporaire d’Érilia, surnommée La Bastide (photo), est située à Aix-en-Provence. La seconde est une maison de ville à Bordeaux. Toutes deux sont « tombées dans le patrimoine d’Érilia à la faveur de la constitution de réserves foncières sur des sites intéressants », précise Antoine Jeandet, directeur général adjoint Relation Clients, Territoires et Patrimoine chez Erilia. Le bailleur social a assuré la gestion locative de La Bastide durant 14 ans. En prévision de la sortie de terre d’une ZAC à trois ans, les locataires sont partis et les statuts d’occupation ont basculé vers ce dispositif plus flexible créé à titre expérimental par la loi Molle du 23 novembre 2018. Dans ce cadre, VPS gère la sélection des résidents et la gestion des redevances (dont les montants vont de zéro euro pour le personnel soignant lors de la pandémie à 200 € par mois pour les actifs). Les contrats vont de 3 à 18 mois. Une période qui permet d’affiner un projet pas encore ficelé ou dont les travaux sont programmés dans plusieurs mois. En termes financiers, la prestation coûte bien moins chère qu’une protection classique et que les éventuelles pénalités de retard de chantier pour cause de squat. De plus, « nous avons la tranquillité d’esprit de ne pas avoir à subir une expulsion », souligne-ton chez Érilia.
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À Aix-en-Provence, La Bastide, patrimoine d’Érilia, accueille des résidents temporaires sur un site promis au lancement d’une ZAC. © VPS