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La cité des Familles ‘’recomposée’’

La cité des Familles ‘’recomposée’’

Crédits : Andia/Bénard
Crédits : Andia/Bénard

À Saint-Étienne-du-Rouvray (76), l’ancien quartier des cheminots dont les premières constructions remontent aux années 30 a beaucoup évolué depuis 2017. ICF Habitat Atlantique a engagé un vaste programme de réhabilitation, de démolition et de reconstruction.

93 maisons réhabilitées, 29 démolitions libérant 17 îlots foncier et 85 nouveaux logements, tels sont les chiffres de ce chantier de 5 ans, véritable projet de renouvellement urbain d’un quartier non inscrit en géographie prioritaire et sans appui financier de l’État. À peine le programme de réhabilitation achevé en 2019, la filiale du groupe ICF Habitat a donné le premier coup de pioche pour la construction des 85 logements et a choisi d’édifier des maisons et des petits collectifs à ossature bois, conçus comme de grandes villas. Les sept maisons offertes par des cheminots suédois à l’après-guerre (voir encadré), symboles de la reconstruction, ont servi d’inspiration pour l’allure du quartier renouvelé, qui a pris des couleurs.

 

Un quartier 100 % bois

Avec 85 logements bois, répartis en 48 individuels et 37 en collectif, ce doit être le premier quartier 100 % bois de l’agglomération rouennaise d’une telle envergure qui est sorti de terre. « Nous avons fait le choix de faire tous les logements en bois pour de nombreuses raisons », explique Pascal Thierry, le responsable d’opération. Le choix du bois OSB - matériau composé de différentes couches de lamelles de bois compressées et collées entre elles - a été retenu pour sa résistance et ses vertus d’isolation thermique et acoustique. Par ailleurs, ce chantier a été mené en filière sèche, une méthode de construction qui ne nécessite pas d’eau et privilégie le recours à des éco-matériaux préfabriqués en usine et assemblés sur site. Plus propre, plus rapide, moins bruyante et générant moins de déchets, cette méthode est a été particulièrement appréciée des habitants et des riverains (600 personnes sur site). Le projet, mené en CREM (conception-réalisation-entretien-maintenance), a été suivi par le cabinet d’architecture A2B et un groupement d’entreprises majoritairement locales pour favoriser l’emploi local et les circuits courts.

Tous les logements sont conçus selon le même principe - un socle maçonné, une construction à pan de bois, avec des toitures à deux pentes, une orientation sud ou ouest pour chaque bâtiment.

 

Des maisons quasi passives

Les 48 maisons, montées chacune en 3 jours, sont toutes traversantes ou bi-orientées et offrent de larges ouvertures dans les pièces de vie. Un garage indépendant est positionné pour créer des espaces tampons entre chaque pavillon. « Les maisons sont certifiées RT 2012 – 20 % avec un chauffage au gaz et un ballon d’eau chaude thermodynamique : elles sont quasiment passives », assure l’architecte François Meuric.

Quant aux constructions intermédiaires, traitées comme des ‘’villas’’, leur gabarit s’intègre à l’échelle du quartier et donne le sentiment d’un usage individuel, les parties communes étant quasiment inexistantes, les paliers partagés au maximum par deux logements. Édifiées sur deux niveaux, plus combles parfois aménagés, ces constructions mettent en avant la symétrie de leur conception notamment au travers des escaliers.

Les livraisons se sont échelonnées en plusieurs tranches entre 2020 pour les pavillons et 2021 pour les collectifs.

Au final, personne ne distingue les maisons réhabilitées des constructions neuves.

Le montant global du chantier s’élève à 12 millions d’euros TTC.

À noter, l’implication d’Habitat 76 dans une partie du quartier (1) avec 99 logements reconstruits et 136 logements réhabilités. 

 

(1) L’OPH départemental s’était porté acquéreur de 202 logements auprès d’ICF Habitat, dont une partie a été démolie.

 

Les maisonnettes suédoises

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les cheminots suédois décident de manifester leur solidarité envers la Normandie sinistrée et de participer à sa reconstruction. De 1946 à 1948, la Suède envoie dans le Calvados deux cents maisons en bois. Ces maisons jumelées représentent quatre cents logements pour dix communes dont 7 stéphanaises, aujourd’hui réhabilitées.

Pour en savoir plus : Les maisons suédoises, de la reconstruction en Normandie, « Les maisons suédoises » de Jean-Yves Meslé et Marc Pottier, Ed. Cahiers du temps.

 

Andia/Bénard

Une des 7 maisons suédoises réhabilitées en 1975 et 2019. © Andia/Bénard

Publié le 14/02/2022
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